De plus en plus, nous consommons des aliments ultra-transformés. Le manque de temps pour cuisiner, le niveau de développement, la paresse etc., les raisons sont nombreuses qui amènent les industries agro-alimentaires à proposer de plus en plus d’aliments prêts à être consommés juste après un tour au micro-onde. Et pour soit bien conserver l’aliment, soit lui donner un bon goût ou encore une bonne texture, les industries agro-alimentaires n’hésitent pas sur l’utilisation abusive du sucre. Mais face à la recrudescence de certaines maladies, l’on se demande si le sucre est si bon pour la santé.
En cuisine, le sucre est un ingrédient très apprécié. Il apporte un goût différent et agréable au repas. Les femmes sont nombreuses à l’utiliser soit sous sa vraie forme ou encore dans des produits qui en contiennent. Alors qu’elle veut se faire un plat d’igname bouilli, Isabelle toute fière nous donne une de ses recettes favorites pour rehausser le goût de son igname : « ajouté un ou deux morceaux de sucre. Tout dépend de la quantité de votre repas ». Cette jeune maman nous avoue que pour l’assaisonnement de ses viandes ou poissons, pour la cuisson de ses différents types d’haricots, le sucre est un ingrédient très important pour elle. « J’utilise soit du sucre simple, soit du lait qui en contient, sot de la crème fraiche. Mes plats ont plus de goût avec cette recette » dit-elle tout fièrement.
Quel type de sucre consommons nous ?
Il est plusieurs manières de catégoriser les sucres, soit en fonction de leur structure moléculaire, soit en fonction de leur source. Selon les experts de ‘’s1biose’’ : « si l’on se base sur la composition moléculaire, on a les sucres simples (avec une ou deux molécules) qui sont le saccharose, le fructose et le lactose. D’autre part, on a les sucres complexes qui sont contenus dans l’amidon et les fibres (principalement, les fruits). On distingue les sucres ajoutés et les sucres naturels. Les premiers nommés désignent les sucres qui sont ajoutés dans les aliments durant leur préparation, tandis que les deuxièmes regroupent les sucres qui sont naturellement présent dans les aliments ». Ces informations lèvent un coin de voile sur les différents sucres que nous consommons. Dans l’industrie alimentaire, que ça soit les sodas, les jambons, les biscuits, chocolats etc. le sucre se retrouve dans à peu près tout.
Le sucre est utilisé dans la production du chocolat, de poudres pour petit déjeuner et de boissons rafraîchissantes, mais également des produits lactés, des sirops, biscuits et pâtisseries pré-emballées… La liste s’étend ensuite à de multiples catégories d’aliments (confitures, confiseries, glaces, pains et viennoiseries, pâtisseries artisanales, céréales pour petit déjeuner…) ainsi qu’à des utilisations spécifiques telles que certains plats préparés, légumes appertisés ou vins effervescents, les derniers ayant besoin d’un cocktail de sucre et de levures pour la prise de mousse. « Mais ce n’est pas tout, ajouté au raisin pendant la vinification, il permet une fois fermenter de rehausser le titre en alcool de certains vins. La raison de la présence du sucre dans tous ces produits est que, au-delà de ses qualités sucrantes, il ne manque pas d’atouts qui le rendent souvent indispensable. Il aide à conserver les aliments et donne de la texture, de la consistance et de la croustillance. Dans les aliments soumis à une cuisson, il contribue à la coloration » informe le site Le Sucre. Les propriétés du sucre dans l’industrie alimentaire ne sont donc pas des moindres. Mieux, selon certains experts, le sucre a également un autre atout majeur : il peut masquer le goût de matières premières de qualité moyenne. En l’utilisant, les industriels parviennent à imiter une saveur naturelle tout en optant pour des denrées alimentaires bons marché. « Alors que le sucre est une denrée peu coûteuse, les industriels font ainsi d’importantes économies d’argent. C’est pour cette raison, en général, que les aliments de moindre qualité ont les plus fortes teneurs en sucres » nous apprend le site docteurbonnebouffe. Mais s’il a des avantages pour les industriels, pour la santé, ce n’est pas l’idéal.
Un poison
La population mondiale fait face depuis plusieurs années à une maladie qui ne connait pas d’âge : l’obésité. Les chiffres de l’Organisation Mondiale de la santé font froid dans le dos. Selon l’organisation :
• À l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975.
• En 2016, plus de 1,9 milliard d’adultes – personnes de 18 ans et plus – étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 650 millions étaient obèses.
• 39% des adultes âgés de 18 ans et plus étaient en surpoids en 2016 et 13% étaient obèses.
• La plupart de la population mondiale vit dans des pays où le surpoids et l’obésité font davantage de morts que l’insuffisance pondérale.
• En 2016, 41 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses.
• En 2016, plus de 340 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids ou obèses.
Contre l’obésité, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut diminuer les sucres « cachés » ou « libres », ceux qui ne s’expriment ni en morceau dans le café ou poudre dans les gâteaux, pas plus en bonbons ou confitures. Mais ceux ajoutés par l’industrie aux produits alimentaires et jus, les concentrés de fruits, le miel, les sirops d’agave ou d’érable et tous ceux tirés de l’amidon de maïs et autres céréales. Or selon l’expert Michael Moss, prix Pulitzer pour ses enquêtes sur le monde de l’agroalimentaire, cité par l’agence France Presse, « du sel, du sucre, des matières grasses, le sucre est probablement l’ingrédient le plus difficile à remplacer. Il est l’ingrédient miracle de l’industrie ».
Dans un article récent sur notre site, on citait l’expert Anthony Fardet qui prévient que « Une consommation régulière de produits ultra-transformés, source de sucres « rapides » (souvent ajoutés) favorise le gain de poids et l’insulino-résistance qui est l’étape prédiabétique. Puis vient le diabète de type 2 : l’ajout de sucre, sel et gras crée une forme de dépendance à ces produits car ces trois composés donnent envie d’y revenir. Or le diabète de type 2 et l’obésité sont les portes d’entrée vers des maladies plus graves comme certains cancers (un sur trois serait lié à une mauvaise alimentation), les maladies chroniques hépatiques (stéatose, stéato-hépatites) et les maladies cardiovasculaires (coronariennes et AVC) ». Face à ces risques, il est important pour le consommateur de contrôler le plus possible les aliments que contient son plat afin de préserver sa santé.